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« C’est à nous d’aller vers elles. Souvent, les personnes en situation de handicap n’osent pas demander »

07.12.2023
Labellisée Cap’Autonomie® pour la première fois en 2022, Promologis est engagée dans l’accueil et le confort de vie des personnes en situation de handicap physique. Cette première Entreprise Sociale pour l’Habitat de la Région d’Occitanie déploie une politique générale incluant l’adaptation de ses sites d’accueil et de logements, ainsi qu’une organisation spécifique pour accompagner les personnes dans leur quotidien. Témoignages de Bruno Mouches, Directeur de la proximité client, et Anaïs Montastruc, chargée de mission Maintien à domicile.

Le lancement de votre démarche Cap’Autonomie® ?

Bruno Mouches : Notre volonté de favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap était déjà là lorsque DELPHIS et Immobilière Atlantic Aménagement ont lancé la co-construction du label Cap’Autonomie® en 2018. Finalement, Promologis s’est lancée en 2020 lorsqu’une politique générale dédiée au handicap s’est mise en place. Celle-ci s’est notamment concrétisée au travers d’une convention avec l’AGEFIPH en 2021 pour favoriser le recrutement et le maintien dans l’emploi de collaborateurs en situation de handicap. Il nous a alors paru essentiel de déployer aussi une politique d’intégration pour les locataires en situation de handicap. La direction de la proximité client a pris le pilotage de la démarche Cap’Autonomie®.
Anaïs Montastruc : Cap’Autonomie® s’inscrit dans la continuité de notre engagement dans Habitat Senior Services® depuis 2012, en faveur des locataires âgés. L’expérience HSS® nous a été très utile. Cela dit, la démarche Cap’Autonomie® requiert une personnalisation plus fine du logement, car nous nous adaptons aux besoins de la personne et à son handicap physique. Toutes les demandes de travaux des locataires nous parviennent directement car nous sommes les interlocuteurs privilégiés Cap’Autonomie®. Avec tous les collaborateurs de terrain, nous avons été formés à la problématique du handicap par l’APF Formation France Handicap.

Vous travaillez avec l’APF France Handicap ?

BM : Nous travaillons ensemble pour sensibiliser nos collaborateurs au Handicap. Avec l’antenne APF de l’Hérault, nous mettons aussi en place une plateforme pour recenser les logements sociaux adaptés aux personnes en situation de handicap sur le département. Cet outil va permettre de mieux croiser l’offre et la demande dès la libération d’un logement. Ce dispositif entre en phase de test en janvier 2024. De même, l’APF Hérault va gérer la réalisation de visites diagnostics avec un ergothérapeute auprès de nos locataires en situation de handicap. Nous le faisions déjà auparavant sur d’autres départements. Désormais ce partenaire va en assurer la coordination dans l’Hérault.
AM : L’avantage de ce dispositif est d’optimiser la (re)location de logements fléchés pour les personnes en situation de handicap. Nous venons tout juste d’être labellisé Cap’Autonomie® et devons faire savoir aux personnes que nous répondons à leurs besoins. Notre objectif est de labelliser 5 logements par an jusqu’à résoudre tous les besoins d’adaptation dans le parc existant. Et nous souhaitons soutenir nos investissements car le coût des travaux par logement pour une personne en situation de handicap s’élève de 15 à 20 000 € (vs 5 à 7000 € pour un logement senior).

Accompagner le handicap, un défi dans la durée ?

Bruno Mouches : Les personnes en situation de handicap ont du mal à demander de l’aide, elles n’osent pas. Elles ont même parfois du mal à identifier et formuler leurs besoins. C’est à nous d’aller vers elles et de leur faire des propositions. Nous avons bien conscience de ces difficultés et avons cette oreille attentive, nous la cultivons depuis 2012 avec HSS®.
Anaïs Montstruc : Être bailleur social, ce n’est pas que louer un logement, c’est aussi proposer un environnement facilitateur de vie. Nous ne faisons pas forcément tout nous-mêmes mais avons vocation à aller chercher des financements et des partenaires pour trouver des réponses. Être engagé dans une démarche comme Cap’Autonomie® est un atout auprès de partenaires locaux et institutionnels, cela témoigne de notre engagement et de notre organisation structurée en matière de handicap.

Valérie, locataire à St-Alban (Haute-Garonne), a bénéficié de travaux dans son logement. Photo : Promologis

Quelles perspectives souhaitez-vous partager ?


La Maison en partage du Clos Clarensiago, Clarensac (Gard), ouverte en 2022. Photo : Promologis
Bruno Mouches : Nous déployons en ce moment une opération mixte : la Maison en partage, qui propose des logements à un coût réduit, adaptés à des locataires seniors (HSS®) et en situation de handicap physique (Cap’Autonomie®). Ce n’est pas une maison de retraite ni un établissement spécialisé. Une première opération a été proposée à l’été 2022 à Clarensac dans le Gard, une autre est prévue pour 2023.
Anaïs Montastruc : la Maison en partage comporte aussi un espace partagé accueillant des activités. Celles-ci sont proposées aux locataires moyennant un coût de 32 euros par mois par le CCAS, notre partenaire : gymnastique, groupe de marche, atelier jardinage, cours de cuisine, spectacle de musique… Une animatrice est là tous les jours de la semaine pour organiser ces activités collectives, et peut aussi apporter une aide individuelle à la gestion administrative.  


« Cap’Autonomie® permet de mieux se mettre à la place de la personne qui vit le handicap au quotidien »

07.12.2023
Pour mieux accueillir les personnes en situation de handicap physique, Immobilière Atlantic Aménagement déploie depuis 4 ans une offre "Habitat spécifique" avec le label Cap’Autonomie®. Labellisé en 2019 puis renouvelé en 2022, mention excellence, ce bailleur social de Nouvelle Aquitaine propose une réponse à ces personnes qui va au-delà du logement. Quel est ce dispositif ? Quels liens avec la démarche senior ? Quelle place dans la stratégie client ? On en parle avec Séverine Mazet, directrice des Parcours résidentiels et de l’Innovation.
Séverine Mazet, directrice des Parcours résidentiels et de l’Innovation, Immobilière Atlantic Aménagement. Photo : Romain Faucher
Séverine Mazet, directrice des Parcours résidentiels et de l’Innovation, Immobilière Atlantic Aménagement. Photo : Romain Faucher

Comment a démarré l’aventure Cap’Autonomie® ?

Séverine Mazet : Engagés dans Habitat Senior Services® depuis plusieurs années, nous nous sommes rendu compte que certaines personnes de grand âge avaient des difficultés liées au handicap. Nous avions besoin d’aller plus loin dans l’adaptation du logement, et d’y associer du service pour faciliter le quotidien de nos locataires et leur permettre de gagner en autonomie.
Avec DELPHIS, nous avons initié en 2018 la co-construction du label Cap'Autonomie® et dès le début, nous avons intégré au projet des locataires en situation de handicap. Ceux-ci nous ont accompagné tout au long de l'écriture du cahier des charges. Précisons que Cap’Autonomie® vise à mieux accueillir les personnes dans l’habitat familial classique, quel que soit leur âge et leur handicap physique. Ce référentiel va au-delà de la réglementation PMR pour les personnes en fauteuil roulant, et inclut des adaptations complémentaires, sur-mesure, qui peuvent être prises en charge par la Maison Départementale pour les Personnes en situation de Handicap.

Pour accueillir les personnes en situation de handicap physique dans l’habitat social familial classique
Pour déployer notre démarche, nous nous appuyons sur les besoins de nos locataires et les exigences du référentiel Cap’Autonomie®, et partageons notre programmation avec les acteurs locaux, notamment l’APF France Handicap Nouvelle Aquitaine. Ainsi nous priorisons les travaux à mener dans les logements existants, là où c’est nécessaire et réaliste. Puis nous intégrons les besoins dans le neuf pour répondre aux nouvelles demandes. Le label Cap’Autonomie® donne de la visibilité à notre offre spécifique auprès des instances locales. C’est facilitateur tant pour la location que pour la relocation. 

Dans Cap’Autonomie®, il est question de service…  

Séverine Mazet : Proposer un toit n’est pas suffisant. La démarche Cap’Autonomie®, comme HSS®, envisage les besoins des personnes pour soutenir leur autonomie. Dès la demande de logement, nous établissons un diagnostic pour proposer un logement réellement adapté et mettre la personne en contact avec les parties prenantes locales, qui peuvent faciliter son quotidien. Le locataire rencontre aussi son interlocuteur privilégié, collaborateur d’IAA, avec lequel il reste en contact tout au long de sa vie dans le logement.
Cap’Autonomie® permet de mieux se mettre à la place de la personne qui vit le handicap au quotidien. Avec cette démarche, en interne, nous avons mieux pris conscience des difficultés qu’elle rencontre. Tous les collaborateurs d’IAA ont été sensibilisés au handicap par des formations, celles-ci ont rencontré un vif intérêt. Comme le vieillissement, le handicap est un sujet qui touche beaucoup de gens. Les équipes y trouvent du sens, et le partage fait évoluer nos modes de travail.
Les interlocuteurs privilégiés des locataires Cap’Autonomie® sont répartis dans chaque agence de notre territoire. Également référents HSS®, ils forment une équipe dédiée aux publics fragiles. Cette organisation, mise en place à partir de 2016, a représenté un changement profond chez Immobilière Atlantic Aménagement. Aujourd’hui, ce choix a prouvé sa pertinence. Avec un profil de conseiller économique, sociale et familiale (CESF), ces collaborateurs ont été formés à la thématique vieillissement, puis sont montés en compétence sur le handicap grâce à une formation dispensée par APF France Handicap. 

Le service aux locataires repose-t-il sur cette relation avec un interlocuteur privilégié ?


Séverine Mazet : L’accompagnement, c’est le service n°1. Immobilière Atlantic Aménagement, certifiée Qualibail® depuis 2007, développe la qualité de service auprès de tous ses locataires. Avec Cap’Autonomie®, nous allons plus loin et proposons aux personnes en situation de handicap, un interlocuteur unique et une communication personnalisée. Par exemple, dans nos agences ou au téléphone, une solution de traduction simultanée en langue des signes facilite les échanges avec les personnes sourdes ou malentendantes. Avec l’association HandiCaP’Zero, nous adaptons nos courriers à destination de personnes malvoyantes ou aveugles, avec une version en caractère agrandi, braille ou audio.
Un autre service pour les locataires seniors ou en situation de handicap, concerne la recherche d’aides financières. Plus globalement, en tant que bailleur, on est au fait de ce qui se passe dans les territoires. Informer nos locataires et faciliter la mise en relation avec des acteurs locaux, c’est un service en soi.
Nous organisons aussi des animations, sources de lien social et favorisant la santé des personnes. La gym adaptée est proposée sur un rythme de 34 semaines par an, en complément d’ateliers thématiques : musique, cuisine, numérique, etc. Certaines activités sont gratuites, d’autres payantes. Par ailleurs, nous expérimentons de nouveaux services, comme Easy mobil, pour développer notre offre de services dédiés à l'autonomie des personnes.

Easy mobil, scooter électrique mis à disposition des locataires (expérimentation 2023 dans 3 résidences). Sa vitesse n'excède pas l'allure de la marche. Photo : Romain Faucher

Cap’Autonomie® s’inscrit-elle dans une approche segmentée de votre stratégie client ?

Séverine Mazet : Notre démarche Cap’Autonomie® s’est construite dans le prolongement de notre expérience Habitat Senior Services® et enrichit aujourd’hui notre offre "Habitat Spécifique". Celle-ci inclut logement et services adaptés à des publics en situation de fragilité : d’une part, les personnes seniors autonomes et d’autre part, les personnes en situation de handicap physique. Il s’agit d’accompagner leur autonomie à domicile et de faciliter leur quotidien dans un habitat intergénérationnel et mixte socialement. On commence aujourd’hui à réfléchir à ce type d’offre pour les jeunes ou les familles monoparentales.


Mieux-vivre avec les seniors dans une petite ville de Mayenne, Andouillé

01.06.2023
À l’occasion du renouvellement de la labellisation Habitat Senior Services® de Méduane Habitat, organisée à Andouillé le 2 mai dernier, nous avons rencontré Bertrand Lemaître, maire de ce bourg situé à 15 km de Laval, en Mayenne.
"Village des aîné.es", Andouillé, Mayenne
"Village des aîné.es", Andouillé, Mayenne
Accueillant 2400 habitants, Andouillé dispose de structures éducatives, sportives, de commerce et de santé, et inclut un "village des aîné.es". Le développement de ce dernier pour favoriser le maintien à domicile, repose sur une volonté forte de la commune avec la collaboration du bailleur social Méduane Habitat.
 

Qu’est-ce que le "village des aîné.es" à Andouillé ?


Bertrand Lemaître, maire, Andouillé
Bertrand Lemaître : C’est un ensemble de 20 maisons de plain-pied, qui accueillent aujourd’hui 25 personnes âgées. Ces logements sociaux, construits par Méduane Habitat, sont labellisés Habitat Senior Services®. Adaptés aux besoins des seniors, ils sont accessibles à des locataires avec de petites retraites. Ils comportent une terrasse et un espace de verdure privatifs, dont la commune assure l’entretien. Le lotissement comporte aussi 30 maisons avec des familles (parc libre majoritairement).

Comment est né ce projet ?

Bertrand Lemaître : Entre 15 et 20% de personnes âgées de plus de 60 ans vivent à Andouillé. Nous avons constaté, il y a 10 ans déjà, qu’elles partaient de leur domicile quand celui-ci n’était plus adapté, trop grand ou difficile à entretenir, avec pour seule solution de gagner un Ephad à proximité (pas de maison de retraite à Andouillé). En 2008, nous avons formé le projet de leur offrir une alternative pour qu’elles puissent rester vivre plus longtemps au plus près de leurs famille et amis. Nous avons souhaité développer une offre de logements et de services, à même de garder ces personnes actives et de prévenir leur isolement. Créer « le village des aînée.es », ce fut un argument de campagne en 2008. Sur un terrain communal, cédé à 1 euro symbolique, le bailleur social Méduane Habitat a pris le projet à bras le corps. 10 premiers logements sont sortis de terre fin 2017 puis 10 autres en 2020.

Vous parlez de logements et de services…

Bertrand Lemaître : La proximité du village des aîné.es avec les commerces d’Andouillé (pharmacie, maison médicale, supérette) facilite la vie quotidienne des personnes et contribue au maintien d’une activité économique locale. Nous avons aménagé un chemin qui mène au bourg, pour favoriser les rencontres entre les habitants. La collectivité a également fait construire une maison commune au sein même du village des aîné.es. Un agent communal propose des activités adaptées aux seniors tous les après-midi : ateliers mémoire, jeux de société par exemple, ou sorties (cinéma, balade). Un mini-bus est alors mis à disposition par la commune. Actuellement, nous envisageons d’ouvrir ces activités à l’ensemble des seniors d’Andouillé. Ce programme d’animations suscite l’intérêt !

Le lien social, une clé du projet ?

Bertrand Lemaître : Le rôle de l’agent d’animation est essentiel pour faire vivre le lien social avec et entre les habitants. C’est aussi une personne de confiance, qui exerce un œil sécurisant au quotidien auprès des personnes âgées. Elle est en contact avec le référent senior HSS® chez Méduane Habitat et peut leur apporter une aide de proximité complémentaire.
Le village des aîné.es à Andouillé compte aujourd’hui 25 locataires, âgés entre 80 et 85 ans. Un tel dispositif faisait vraiment défaut auparavant. On pourrait aller plus loin en proposant des habitats collectifs, accueillant aîné.es et aidant.es, afin d’apporter une aide à temps complet aux personnes en perte d’autonomie avancée. Ce type de passerelles est intéressant et nécessite des moyens financiers.

Quelles autres perspectives sur votre commune ?

Bertrand Lemaître : L’avenir, c’est la redynamisation du centre-bourg pour y attirer une mixité de publics. Des objectifs sont imposés par le ZAN* et ça va dans le bon sens, on a un potentiel à exploiter. On a aussi besoin de moyens financiers.
Notre priorité va à la rénovation énergétique des bâtiments communaux. Isoler, favoriser l’autoproduction d’énergie, favoriser les regroupements (écoles par exemple) : ces travaux doivent permettre d’optimiser les coûts de fonctionnement. Une des conditions pour dégager de l’investissement.
Investir dans la reconquête du centre-bourg passe par l’amélioration de l’habitat avec la requalification de logements insalubres, l’aide aux quelques vitrines aujourd’hui sans commerce. C’est aussi une question d’aménagement pour favoriser la convivialité et l’accessibilité. Je pense qu’il faut améliorer la qualité des trottoirs et la végétalisation des espaces publics, développer les mobilités douces et réattribuer le centre-bourg aux piétons.

Témoignage de locataires de Méduane Habitat au Village des aînés, à Andouillé
Monsieur et Madame Deslandes ont toujours vécu à la campagne. Agriculteurs, ils possédaient une exploitation dans la commune d’Andouillé. À l’heure de la retraite, ils ont souhaité quitter leur maison de ferme qui n’était plus adaptée et qui était également mal isolée pour se rapprocher des commerces et services du centre-bourg. En 2017, ils ont ainsi obtenu un logement Méduane Habitat dans le Village des Aînés d’Andouillé. Lire la suite


Déménagement solidaire : un partenariat pour aider à la mobilité des locataires fragiles

01.06.2023
Le déménagement est toujours un moment de stress. Mais lorsque les personnes concernées sont des personnes âgées, isolées, en perte d’autonomie ou dans une situation sociale difficile, il est indispensable de les accompagner au-delà même des questions logistiques.

Dans cette optique, Morbihan Habitat a noué un partenariat avec MyJugaad, reconnue entreprise solidaire d’utilité sociale. On en parle avec Mireille Jagu, responsable du service social chez Morbihan Habitat, et Xavier Delahaye, fondateur de MyJugaad.

Qu’est-ce que ce service d’aide au déménagement ?

Mireille Jagu, Morbihan Habitat

Mireille : Nous avons des marchés avec des société de déménagement. Dans certaines situations, nous faisons appel à notre partenaire My Jugaad pour une intervention complémentaire, qui apporte aux locataires une aide au tri, à la mise en carton et à la réinstallation. Il s’agit d’accompagner des personnes en difficulté ou âgées, qui parfois doivent mettre 30 ans de vie en cartons. Ce changement n’est pas qu’une question pratique, nous souhaitons avec l’aide de MyJugaad apporter écoute et bienveillance.
Xavier : J’ai 10 ans d’expérience dans le déménagement et ai été témoin de situations complexes impliquant des personnes fragiles. Parfois celles-ci vivent mal cette épreuve, ne comprennent pas. C’est ainsi qu’en 2018, j’ai fondé MyJugaad, entreprise agrémentée ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale). Nous coordonnons un réseau d’accompagnateurs engagés, avec une appétence pour les missions sociales. Nous les formons selon les exigences du label Déménagement Fragilité, que nous avons créé.
Xavier Delahaye, MyJugaad

Dans quel contexte ce service est-il mis en place ?

Mireille : Morbihan Habitat est engagé dans la réhabilitation massive de son parc notamment pour améliorer sa performance énergétique et maîtriser les charges des locataires. Ces programmes ont concerné 660 logements entre 2022 et 2023. Dans le cadre d’opérations de renouvellement urbain, ce sont aussi 2 200 logements qui seront démolis en 10 ans. Ces grands travaux en site occupé nécessitent le relogement temporaire ou définitif de personnes.
Le pôle social de Morbihan Habitat a pour mission d’analyser les situations des personnes concernées par ces chantiers. Nous rencontrons tout d’abord celles-ci en vue de sélectionner leur nouveau logement. C’est l’occasion de retravailler avec elles leurs besoins. Lorsque nous détectons des fragilités particulières, nous mettons aussi en place un service d’aide au déménagement avec MyJugaad. Nous finançons la prestation que nous prescrivons.
Nous avons bien conscience qu’un déménagement peut être agressif, surtout lorsqu’il n’est pas choisi. Nous avons à cœur de sécuriser ce changement, d’apporter une qualité de service à la hauteur des besoins, et d’accompagner le parcours résidentiel des personnes de manière personnalisée.

Comment se déroule l’aide au déménagement ?

Xavier : Certaines personnes sont âgées, isolées ou en perte d’autonomie. Certaines familles monoparentales avec plusieurs enfants peuvent aussi avoir besoin d’aide. D’autres ont une histoire de vie accidentée et n’ont pas envie de déménager. Dans tous les cas, on laisse souvent beaucoup de souvenirs derrière soi et cela peut être douloureux. L’accompagnateur apporte empathie et écoute, sans jugement. L’essentiel est de prendre le temps, d’écouter les besoins des personnes pour « faire avec » elles.
Mireille : Avec MyJugaad, les locataires opèrent le tri de leurs affaires et préparent notamment leur carton du dernier et du premier jours. Ce trousseau - minimum de toilettes, médicaments… - est un exemple de service personnalisé qui a son importance pour les personnes.
De même, lorsque celles-ci arrivent dans leur nouveau logement, MyJugaad aide aux petits travaux : réinstaller des lustres, brancher une machine à laver, mener des démarches administratives comme l’ouverture de compteur... Pour ces taches, Morbihan Habitat préfère mobiliser un partenaire qui a suivi la personne depuis le début de son déménagement.

Comment s’est mis en place le partenariat ?

Xavier : Au début, nous avons travaillé avec Bretagne Sud Habitat dans le cadre d’une expérimentation sur quelques situations. Nous conseillons d’ailleurs à tout acteur de procéder par petits pas avant de déployer plus largement.
Mireille : Puis nous avons confirmé l’intérêt de cet accompagnement sur le long-terme et avons lancé un appel d’offre dans le cadre d’un marché public. Après avoir sélectionné MyJugaad, nous avons coconstruit le contrat, établi depuis le 23 décembre 2021 sur une durée d'un an, renouvelable deux fois. Nous souhaitons désormais poursuivre ce partenariat au nom de Morbihan Habitat, qui réunit Bretagne Sud Habitat, Lorient Habitat et Vannes Golf Habitat depuis début 2023.
C’est d’autant plus important que nous rencontrons des situations parfois complexes avec des logements mal occupés, des situations d’incurie. Face à l’augmentation de ces locataires en souffrance psychique, nous envisageons de renforcer l’aide au désencombrement.
Xavier : Installés à Auray (Morbihan), nous intervenons dans toute la France, en complément d’une prestation classique de déménagement, avec un coût 5 à 6 fois moins cher. Nous travaillons avec les bailleurs sociaux et les mutuelles, assureurs, caisses de retraite par exemple, qui nous demandent d’intervenir auprès de personnes identifiées. Nous constatons que notre accompagnement (du tri au vide logement, ménage, bricolage, réinstallation) sécurise le changement en évitant des situations de blocage, de délais rallongés ou de surcoût non maîtrisé.
En indien, MyJugaad veut dire « faire beaucoup avec peu ». C’est notre philosophie d’apporter un coup de pouce aux personnes fragiles dans un moments de transition comme le déménagement.
 


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